UNE OPPORTUNITÉ

Je n’oublierai jamais la 1ère fois que j’ai formulé mon envie de travailler dans l’industrie cosmétique. J’avais 13 ans, j’étais au collège et j’en parlais à ma mère comme un doux rêve inatteignable. Je n’avais aucune raison d’y croire, issue du milieu agricole en Bretagne, mes parents ne disposaient d’aucun réseau professionnel dans le secteur cosmétique. Puis, aucun d’eux n’avait fait d’études supérieures.

Et pourtant j’ai bien fait d’y croire.

Depuis toute jeune, j’aimais l’école, j’aimais apprendre, j’aimais comprendre. J’ai parfois même considéré l’école comme un exutoire. La tête plongée dans les cahiers, j’apprenais à me valoriser à travers mes résultats scolaires.

Lycée, classe prépatoire, école d’ingénieur en sciences, thèse de doctorat en physique…. tout s’est enchainé.

Mieux encore, mon rêve s’était réalisé.

Après avoir effectué mon stage de fin d’études chez L’Oréal, voilà que je franchissais les portes de la célèbre Maison Chanel Parfums Beauté pour y réaliser mon doctorat.

Une ascention sociale à peine croyable.

Et pourtant quelque chose n’allait pas. Je ne me sentais pas à ma place. Je ne me sentais pas moi.

Et si mon rêve n’était finalement plus celui là ?

Impossible, ça faisait 15 ans que je m’en persuadais.

M’étais-je trompée ?

« Tout ça pour ça ? » me répétais-je sans cesse.

« Mais si ce n’est pas ça ce qui me fait vibrer alors c’est quoi ? »

J’ai remis ma vie en question, mon identité, mes goûts, mes choix, mes sacrifices.

Et puis j’ai compris que simplement je ne me sentais pas complète.

Que j’aimais la science comme j’aimais le marketing, la communication et la psychologie.

Mais que faire ?

Rebondir.

J’ai alors cherché un emploi avec un profil généraliste.

Évidemment, certains recruteurs ont cru à une blague en voyant mon profil.

Au fond de moi, je savais que j’étais capable et compétente dans d’autres domaines que la science. Mais ce que je savais n’avait pas d’importance. Ce qui comptait, c’était la façon dont je parlais de ce que je savais. Je ne savais parler que de Charlène, l’éternelle étudiante, mes diplômes étant la seule chose qui trouvait grâce à mes yeux pour me valoriser.

Puis j’ai compris.

La personne que j’étais en dehors des études, des diplômes et autres distinctions, il fallait que j’arrive à en parler. J'ai réalisé que je devais clarifier mon message et que je me markete. C'était en 2021, à cette époque, je n'avais jamais entendu parler de 'marque personnelle', ni même de 'Personal Branding'. J’ai d’abord reformulé tout mon CV, je n'étais plus qu'une scientifique, j'étais une femme curieuse aux intérêt multiples. Même chose pour le pitch, j'ai développé un storytelling, une histoire.
La mienne.

Et j’ai décroché mon 1er CDI ainsi, dans un incubateur de startup dans le digital, rien à voir avec mes compétences techniques.

Puis j'ai continué à le développer dans mes interactions professionnelles, tous mes points de contact étaient pretexte à travailler ma cohérence, mon alignement et ma réputation.

Il y a 6 mois, j'ai découvert que ça avait un nom, le Personal Branding et je me suis formée pour apprendre à le faire pour les autres (‘Introduction to Personal Branding’ : University of Virginia, ‘Personal Branding Mastery : the system to reinvent yourself’ : Effective Learning Lab..).

Et aujourd’hui, je vibre ENFIN. Je vibre car j’accompagne les autres à montrer qui ils sont dans leur entièreté.

À montrer leur expertise autant que leur personnalité.

À développer leur marque personnelle de façon intentionnelle.

Finalement, je ne l’ai pas trouvé ma place, je l’ai créee.